(Cet article n'engage que son auteur)
Les idées gouvernent les hommes, les idéologies gouvernent le monde
C'est dans une nuit agitée et brumeuse d'été que le Duc de Liancourt aurait répondu de la sorte au Roi Louis XVI inquiet de la prise de la Bastille : nous sommes alors le 14 juillet, et la face du monde vient de changer. L'évènement propulse la France et les autres puissances dans l'ère contemporaine et dans le nouvel ordre mondial. L’Histoire de l'Humanité est ainsi faite d'évènements qui enflamment les passions et réveillent les ardeurs pour ne pas voir dans la Révolution française le reliquat ultime de ces bouillonnements d'ici-bas. Beaucoup de choses ont été dites à son sujet, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, nous n'en déjugerons pas ; mais très peu d'intellectuels se sont penchés sur les soubassements idéologiques qui fomentèrent la Révolution pour y asseoir leur domination pour les siècles à venir.
Comme l'avait très bien observé en son temps Tocqueville, la Révolution n'est pas arrivée par hasard, son soudain percement dans les miasmes de l'Ancien-Régime n'est que la lueur d'un feu qui s'est embrasé deux siècles et demi plutôt, aux premières heures du Protestantisme, du capitalisme archaïque et du prêt à usure de grande envergure. L'imagerie collective a tôt fait de faire du peuple l'artisan de 1789 quand il n'a été, en réalité, que le bras armé de la bourgeoisie élevée au voltairianisme. Répétons le assez, les évènements de 1789 ne sont pas de simples évènements, ils sont la traduction populaire de la victoire idéologique de la bourgeoisie ! Cette victoire n'est autre que la coalition des francs-maçons, des Protestants, et des Juifs ; longtemps tapis dans l'ombre et malmenés par l'aristocratie catholique, et qui trouvent là enfin le moyen de prendre leur revanche.
S'il est un complot mondial – au sens d'une coalition pour asseoir son pouvoir – nous en avons ici la quintessence. Pour bien comprendre ce renversement de situation, il faut avoir à l'idée plusieurs notions, la première d'entre-elles est sans doute sur le plan des valeurs. En effet, chacune de ses entités ont un point en commun, leur ennemi juré : l'aristocratie catholique – d'abord en tant que bourgeois envieux de la place privilégiée et inamovible qu'ils occupent et parce que leurs valeurs morales (incarnées par le christianisme) entraient en contradiction avec leurs desseins économiques : l'avarice (Protestantisme), l'usure (Juifs) et l'individualisme (francs-maçons) y étant prohibés.
Le Protestantisme est en effet à l'origine du capitalisme de grande échelle comme l'a montré Max Weber (L’éthique protestante et l'esprit du Capitalisme) opérant au sein même de cette religion des distinctions byzantines. Or comme Max Weber l'explique très bien dans son ouvrage, le capitalisme protestant est l’œuvre d'une imbrication entre l'individuel et le collectif, soit l'enrichissement (personnel – le travail est un don de Dieu et bon pour le Salut) par la division du travail (collectif), une philosophie théorisée par Adam Smith qui meurt ironiquement... en 1790, et qui marque l'idéologie à venir du sceau de l’Avarice. La franc-maçonnerie a elle aussi ses comptes à régler pour asseoir sa philosophie de vie, son anticléricalisme et ses positions libérales [sociales et économiques], entrant en confrontation avec le rigorisme chrétien et sa vision holiste de la société. Quant aux Juifs, historiquement relégués dans le prêt à usure (condamné par l’Église et la religion chrétienne) au même titre que les Florentins au Moyen-âge ; ils ont su, à l'aide de grandes familles telles les Rothschild construire de véritables empires financiers autour de grandes banques. Mais pour l'heure le rôle qu'il leur incombe n'est que secondaire et ce n'est que vers la fin du XIX qu'il sera prépondérant : soit la lente prise de pouvoir de la Banque sur le chef de l’État.
Ces trois formations dessinent donc de façon embryonnaire l'idéologie économique dominante qui avait besoin de saper les valeurs morales de l'aristocratie catholique pour y instaurer un régime économique fondé sur l'avarice (Protestantisme) et l'usure (Juifs), le tout sous l'égide du libéralisme philosophique (Franc-maçonnerie) et économique partagé par tous. C'est donc l'idéologie bourgeoise et internationale consacrant l'individualisme entrepreneurial qui prend le dessus sur la société d'Ancien-Régime. Soit le triomphe de la bourgeoisie marchande protestante, des usuriers Juifs et des loges maçonniques qui ont fomenté la Révolution, haïssant tous les trois à des degrés divers : l’Église, le peuple d'en bas, les valeurs traditionnelles... une constante que l'on retrouvera lors de Mai 68.
Les révolutions ne sont pas de simples révoltes, elles sont toujours l'aboutissement ultime d'une idéologie, et les évènements majestueux d'un peuple déchiré dans ses passions ne sauraient nous faire oublier qu'au-dessus des ruines, dans les brumes de cette journée d'été, flottait dans les airs un parfum nouveau, celui d'une nouvelle idéologie. Le peuple criait « Liberté ! » et l'écho répondait : « Libéralisme ! ».
Oui, en cette année 1789, Voltaire venait de tuer Rousseau pour de bon.
Armonius
Chapitre 1 - - Chapitre 3
http://www.youtube.com/watch?v=wVNhzANN6rE
RépondreSupprimerJ'ai ri en commençant la lecture par les libellés :').
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